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 ROYAL MONACO RIVIERA      ISSN 2057-5076

WIMA MONACO:UN MEDICAMENT POUR AUGMENTER LE DESIR FEMININ ?

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Présidente d'Honneur : Madame Charlotte Casiraghi

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UN MEDICAMENT POUR AUGMENTER LE DESIR FEMININ ?

 

Dr Carole BURTE 
Sexologue 
Cannes 

 b1     

 

 

 

 Décembre 2015

L'étude du désir féminin est complexe.
Un médicament pour augmenter le désir vient de recevoir, aux USA, l'autorisation de commercialisation.
Une mise au point parait nécessaire car les médias francophones ont largement relayé l'information.

1A la fin de l’été dernier et après de longues polémiques, la Food and Drug Administration, FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux qui, entre autres, autorise la mise sur le marché de médicaments) a donné son accord pour la commercialisation d’une molécule destinée à traiter les troubles du désir de la femme : la flibansérine.
 

Cet avis de la FDA, largement médiatisé par les médias francophones et survenant après deux refus antérieurs et une nouvelle étude clinique qui peine à convaincre, nous a paru mériter une mise au point.

La polémique
2Les idées reçues sur la sexualité de la femme sont encore très présentes : "pour les femmes, c’est dans la tête", "les hommes ont des besoins, pas les femmes", "les hommes, c’est plus mécanique", "on ne peut jamais savoir si elles simulent"…..

Certains pensent que l’industrie pharmaceutique crée des problèmes pour vendre des médicaments, d’autres que ce sera nocif pour la santé des femmes, ou l’équilibre du couple, la plupart pense que ça ne marchera pas.

Rappelons que la pilule contraceptive, à sa sortie, avait fait craindre que toutes les femmes ne deviennent des nymphomanes…

On a avancé des idées selon lesquelles le produit risque de provoquer une hypersexualité et que les femmes deviennent instantanément dévorées de désir en le prenant. Puritanisme d'outre-Atlantique…

Les recherches sur la sexualité
4La société évoluant, la sexualité, en particulier féminine, commence à être plus valorisée et considérée comme élément du bien-être physique et de la qualité de vie.

Depuis une vingtaine d’années, les recherches médicales se sont intensifiées dans le domaine de la sexualité féminine, tant sur les bases physiologiques que sur les problématiques sexuelles.

Ceci aboutit à  constater qu’hommes et femmes ne sont pas si différents qu'on pourrait le penser du point de vue de leur fonctionnement sexuel et que, s'il y a des moyens médicaux pour les uns, il est légitime qu'il y en ait aussi pour les autres.

Le manque de désir féminin
L'entité clinique est assez floue et dénommée "troubles de l'intérêt et de l'excitation sexuels de la femme" ("female sexual interest/arousal disorder").

On estime qu'1 femme sur 3 est concernée mais elles sont nombreuses à ne pas s'en plaindre.

4cEn revanche un certain nombre de femmes souffre du fait de ne pas avoir un désir sexuel suffisamment important (sans lien avec d'éventuels troubles psychologiques, difficultés conjugales, effets indésirables d'un traitement ou maladie intercurrente)

L'accent est mis sur la souffrance psychologique imposée par cette libido perçue comme chancelante.
La demande d’aide pour ce type de problème augmente régulièrement.

Chez les femmes comme les hommes jeunes, on constate souvent des attentes irréalistes en matière de sexualité.

5Comment évaluer ?
Dans l'étude de référence, pour mesurer les effets du médicament, deux échelles d'évaluation subjectives, le Female Sexual Function Index (FSFI, qui mesure le désir et le plaisir sexuels) et le Female Sexual Distress Scale (FSDS qui mesure la souffrance liée à une sexualité considérée insatisfaisante) ont été utilisées. 

Les thérapies
Jusque-là on ne pouvait proposer aux femmes que des thérapies qui, certes sont efficaces, mais nécessitent un travail personnel de la part des  patientes. C’est en effet un investissement important sur les plans psychologique et financier ainsi qu’en temps et toutes les femmes ne sont pas prêtes à cela.

8Par ailleurs les thérapies mettent souvent en jeu le partenaire qui, de son côté, n’est pas forcément d’accord pour se remettre en question.

Un médicament ne va pas pouvoir résoudre le problème du manque de désir à lui tout seul, car c'est un trouble multifactoriel, mais le fait de son existence va faire grandement évoluer la prise en charge des problèmes sexuels féminins.

L'apport d'un traitement médicamenteux
L’arrivée d’un traitement médicamenteux peut aider certaines à franchir le pas d’une consultation et, de ce fait, pouvoir en parler.

Cela a été constaté avec les troubles sexuels masculins : le fait d’avoir des molécules actives permet de soulager le symptôme et de commencer à prendre du recul et réfléchir aux problèmes.

7Aujourd’hui les prises en charge des problèmes sexuels masculins intègrent à la fois les médicaments mais aussi la parole et les thérapies cognitivo-comportementales sans parler des diverses thérapies complémentaires.

Les femmes souffrant de troubles du désir se sentent isolées, dévalorisées dans leur féminité. Leur offrir la possibilité d’un traitement médicamenteux replace effectivement le trouble sexuel dans un contexte médical et c’est plutôt positif car cela légitime cette plainte au-delà du classique "c’est dans la tête" puisque tout problème sexuel peut avoir aussi une cause physique.

Le médicament : la flibansérine
9Malgré le surnom trompeur de "Viagra féminin", la flibansérine vise à renforcer le désir sexuel, et non à restaurer la mécanique de la vie sexuelle, comme, chez l'homme, les médicaments inducteurs de l'érection.

En cela, la flibansérine relève de la recherche d'un éventuel effet aphrodisiaque, ce qui est une nouveauté dans le champ médical.

L'efficacité objective est peu évidente mais les études montrent un effet supérieur au placébo. Les résultats ne sont obtenus qu'après un certain temps de traitement continu.

L’indication retenue est le traitement du "trouble du désir sexuel hypoactif chez les femmes non ménopausées pour lesquelles ce trouble entraîne une souffrance psychologique".

Il est intéressant de noter que l'indication ne concerne que les femmes en âge de procréer, ce qui enferme la sexualité dans un but reproductif et exclue de façon regrettable celles de plus en plus nombreuses, à se plaindre d’une baisse de désir sexuel après la ménopause.

Des effets indésirables assez fréquents et peu propices aux ébats
La tolérance n'est pas exceptionnelle : 10 % des participantes ont dû cesser la prise en raison d'effets indésirables : somnolence, baisse de tension artérielle voire syncopes, vertiges, nausées, fatigue, insomnie, anxiété, sécheresse de la bouche.

Conclusion
10Seul le suivi de l’utilisation de la flibansérine dans la "vraie vie" précisera son efficacité.

Ce n'est pas la panacée mais dans certains cas bien analysés par un sexologue de référence, ce médicament qui ne sera pas commercialisé en France avant 1 an pourra rendre de grands services.

Il a surtout le mérite de mettre en lumière la souffrance de certaines femmes liée à la diminution du désir sexuel et aussi de stimuler la recherche.

C'est ainsi que plusieurs autres molécules sont en cours d'évaluation et que peut-être, un jour, aurons-nous la pilule du "sexe heureux".

Pour en savoir plus
e-santé : la nouvelle molécule du désir
Avis de la FDA
Female Sexual Function Index
Les plus sceptiques sur la Flibaserin

 

 

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