La crise sanitaire et ses confinements successifs ont fait émerger un nouveau mode de consommation, notamment pour les produits alimentaires de première nécessité stockés dans des entrepôts en centre-ville (darkstore) avec le recours à la livraison à domicile. Ces darkstores ont un impact néfaste sur la physionomie et le devenir de notre cœur de ville. Les opérateurs transforment des commerces de proximité en lieux de stockage et les détournent ainsi de leur visée commerciale.
La Ville de Nice compte actuellement deux darkstores. Ces « entrepôts » en pied d’immeuble cassent les linéaires commerciaux, impactent négativement l’animation et l’attractivité de nos rues marchandes, et ne génèrent plus de flux de clientèle. Les commerces traditionnels s’en trouvent fragilisés. A cela s’ajoute les nuisances sonores, de circulation et de livraisons.
Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Président délégué de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur :
« Ces établissements, qui font l'objet – à juste de titre – de nombreuses inquiétudes, génèrent des nuisances importantes pour les riverains et ont un impact désastreux sur le commerce local. A Nice, nous sommes attachés et nous défendons nos commerçants de proximité, qui créent la vie et l’animation d’un quartier. Une société toute digitale, dans laquelle il n’y aurait plus aucun commerçant de proximité est une société qui n’aurait plus d’âme. A Nice, je serai toujours du côté de nos commerçants, qui se battent tous les jours pour se moderniser et répondre aux défis de cette consommation en ligne.
Nous avons déjà travaillé sur la sensibilisation des agences immobilières, afin de tenter de réguler ce phénomène mondial.
Mais, avant de ne plus maitriser leur implantation, nous devons aller encore plus loin.
Je souhaite durcir la réglementation dès maintenant en prenant des mesures d’encadrement et de contrôle de ces nouvelles structures, comme nous l’avons déjà fait pour les différentes plateformes de livraison de repas, avec la prise d’un arrêté municipal qui a permis d’obtenir des résultats, interdisant la présence de livreurs entre 11h30 et 21h30 sur un périmètre précis.
En parallèle, nous travaillons sur le durcissement des dispositions du Plan Local d’Urbanisme Métropolitain, afin d’interdire les locaux à destination d’entrepôt dans les rez-de-chaussée et les sous-sols des immeubles à usage d’habitation. Dès lors, toute transformation de locaux commerciaux vers une autre destination nécessitera une autorisation d’urbanisme.
Nous prendrons des dispositions en ce sens au prochain Conseil Municipal.
En attendant, j’ai demandé à notre Police Municipale de renforcer sa surveillance via les caméras de vidéo protection, mais aussi sa présence sur le terrain.
En France malheureusement, les pouvoirs des Maires sont encore trop limités pour pouvoir empêcher ce genre d’activités. J’ai déjà écrit un courrier au gouvernement pour l’alerter sur ce sujet et lui demander de nous donner les moyens réglementaires nécessaires afin d’enrayer ce déploiement anarchique ; je réitérerai ma demande au prochain gouvernement.
Il est indispensable que l’espace public et le commerce de proximité soient respectés, sans enfreindre la liberté de travail et tout en respectant la quiétude des riverains. »