La bombe, Poutine et nous
Par JM Dupuis
Chère lectrice, cher lecteur, La bombe TsarLes Russes disposent, paraît-il, d’un bombe appelée “Tsar” capable de vaporiser tout Paris, ses immeubles, ses habitants (il n’en resterait plus aucune trace), et de détruire et tuer toute vie alentour jusqu’à 65 km, c’est-à-dire toute la banlieue et presque Chartres, Beauvais, Compiègne ou encore Château-Thierry1. Soit au minimum 6 millions de morts et 2,5 millions de blessés, en une seconde. Or, avec Londres et Berlin, Paris fait partie des trois cibles citées par les médias russes contrôlés par le Kremlin. Des émissions télévisées sont diffusées actuellement en Russie, où les frappes nucléaires sur la France sont librement discutées, et même approuvées par les commentateurs. Le Président Poutine répète pratiquement chaque jour que, si l’Occident continue les livraisons d’armes à l’Ukraine, au point de compromettre les chances de victoire de la Russie, il n’hésitera pas à appuyer sur le bouton. En Occident, les médias et les dirigeants nous disent qu’il ne faut pas les prendre au sérieux. Aucun moyen d’arrêter les missiles nucléairesNotre armée ne dispose d’aucun système pour arrêter ce type de missiles, tirés directement de la Russie. Ils atteindraient Paris environ trois minutes après que Poutine eut appuyé sur le bouton. Notre protection, c’est que la France pourrait alors tirer à son tour, en représailles, des missiles nucléaires sur la Russie. C'est ce que les dirigeants appellent la "dissuasion nucléaire". Mais, est-ce vraiment une “protection” ? Personnellement, si je faisais partie des survivants, je ne serais pas consolé de savoir que nous avons, nous aussi, commis l’abomination en faisant des millions de morts à Saint-Pétersbourg et à Moscou. A vrai dire, je trouverais cela encore pire. La doctrine de la “dissuasion nucléaire” ne tient pas deboutIl faut reconnaître que la doctrine de la dissuasion nucléaire, aussi appelée “destruction mutuelle assurée”, ne tient pas debout. Elle ne peut qu’avoir germé dans le cerveau d’imbéciles n’ayant aucune notion de psychologie humaine. Et ce n’est pas parce qu’il n’y a plus eu d’attaque nucléaire depuis Hiroshima que cela prouve quoi que ce soit. 70 ans, ce n’est qu’un clin d’œil à l’échelle de l’histoire du monde. Il est bien connu que l’être humain adore faire du mal à ses ennemis, y compris à ses propres dépens. Cela s’est vu bien souvent dans l’histoire. Jamais n’ont manqué les aventuriers et kamikazes en tous genres, ravis de mourir si cela permettait d’infliger le plus de mal possible autour d’eux. C’est ce que font, quasiment tous les jours, les auteurs des “crimes de masse” aux Etats-Unis. Ils sortent dans la rue un fusil à la main et essayent de faire un maximum de morts avant d’être abattus par la police. Savoir qu’ils vont mourir, en conséquence de leur crime, n’exerce aucune dissuasion. Au contraire, leur propre disparition fait partie du plan, car ce sont des personnes qui n’aiment pas la vie, n’aiment pas les autres, ni eux-mêmes, et estiment que c'est tant mieux s'il y a des morts. Dans le cas de Poutine, rappelons que :
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Poutine et HitlerLe parallèle est souvent fait entre Hitler et Poutine. Sans aller chercher dans des exemples aussi dramatiques, parlons de ce que tout parent peut observer chez ses enfants, et ce que tout spectateur peut voir aux informations, tous le jours : des petits, des ados, des adultes, qui infligent aux autres des vexations, des coups, pour le plaisir, et même si cela risque de leur retomber dessus. Partir du principe que, forcément, Poutine n’est pas comme ça, est un pari risqué, reposant sur une vision superficielle et fort naïve de l'humanité. Les petites techniques des Occidentaux pour se voiler la faceParmi toutes les forces psychiques de notre cerveau, la plus puissante est celle du déni. Pour éviter les efforts, les sacrifices, les décisions douloureuses, nous nous racontons à nous-même des fables, qui nous permettent de rester bien tranquillement installés dans notre marécage. Nous faisons comme Porculus, le sympathique cochon, qui n’a pas de plus grand plaisir que de s’enfoncer dans “la bonne boue, si douce” : |
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Depuis notre plus tendre enfance, nous avons développé des stratégies d’évitement, des petites techniques, pour ne pas regarder les choses en face, et qui nous permettent de ne pas nous en faire. Cela va des leçons non apprises, aux examens non préparés, aux avertissements ignorés de la part de notre patron, voire de la police. Ce sont les personnes qui trafiquent en espérant ne pas être arrêtées, fument en espérant ne pas avoir le cancer, qui font des excès de vitesse en espérant ne pas avoir d’amende ni d’accident, qui se nourrissent de malbouffe en espérant éviter de grossir et d’avoir le diabète. Bref, toutes ces fois on nous mentons et trichons en espérant qu’on ne nous verra pas, ou du moins qu’on réussira “toujours” à s’en sortir. Nous avons en général raison, d’ailleurs, de ne pas nous en faire. Bien souvent, nous passons entre les gouttes. C’est le “pas vu, pas pris”. On trouve une bonne excuse, un petit mensonge, on verse une larme, on promet de ne pas recommencer, et puis ça passe. Mais le problème est que ça ne marche pas toujours, justement. Au contraire, on peut dire que, tôt ou tard, les choses finissent par nous rattraper. “Tant va la cruche à l’eau…”En effet, il y a ce vieux proverbe qui dit : “Tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse.” Cela veut dire qu’à force de faire des choses, il arrive un moment où il va falloir payer la facture. Parfois, la facture est bien plus lourde que celle que nous méritions. C’est la chanson Pont du Nord. Vous vous souvenez : “Su'l'pont du Nord un bal y est donné, etc.” Dans cette chanson, la jeune fille ne fait pas quelque chose de grave. Elle veut “juste” aller danser au bal. Elle ne fait qu’un petit mensonge à sa maman. Mais pas de chance, le pont s’écroule, et elle meurt noyée… “Voici le sort des enfants obstinés, voici le sort, des enfants obstinés…” termine la chanson. C’est cela même : l’obstination. L’obstination, pour se convaincre que, puisque ça a marché jusqu’à présent, cela marchera toujours, sans que nous ayons besoin de faire quoi que ce soit, sinon de continuer notre petite routine. Comme l’histoire de la dinde de Noël, qui tous les matins voit le paysan lui apporter du grain pour l’engraisser. Au bout de plusieurs mois, elle finit par se persuader que le paysan est son ami, et qu’il ne lui veut que du bien. Jusqu’au jour de Noël où elle se fait égorger, et manger. Poutine bluffe, c’est sûr…Les Occidentaux sont pratiquement unanimes : quand Poutine explique que les Européens et les Américains devraient se méfier d’une attaque nucléaire, il bluffe. Nos ministres de la Défense, Florence Parly pour la France, Mary Elizabeth Truss pour la Grande-Bretagne, Christine Lambrecht pour l’Allemagne, Lorenzo Guerini pour l’Italie, Margarita Robles pour l’Espagne, Ludivine Dedonder pour la Belgique, ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, Joe Biden et Nancy Pelosi (parlement américain), sont tous d’accord pour ne pas tenir compte de ses menaces :
Et d’envoyer des chars, des missiles, des munitions et, bientôt, des avions de chasse. Dans la presse, vous trouverez le catalogue complet des bonnes excuses et justifications pour ignorer la menace nucléaire :
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Un aveu de faiblesse. Extra. Voilà ce que titrent nos médias. Franchement, cela fait peur. Personne n’est dans la tête de PoutineEn réalité, nous le savons tous, il n’y a aucun moyen de savoir si Vladimir Poutine bluffe ou pas. Selon toute probabilité, lui-même ne le sait pas. Il se dit “p’têt ben que oui, p’têt ben que non.” Il se tâte. Il attend de voir.
Poutine pourrait même être dans cette situation que nous avons tous connue un jour, où nous avons dit une chose “juste pour rire”, sans y croire une seconde, sauf que les choses ont ensuite évolué et ce qui était une blague est devenu sérieux, puis s’est concrétisé, à la surprise générale… L’important, donc, n’est pas de savoir ce qui se passe dans la tête de Poutine, surtout qu'on nous dit régulièrement qu'il est fou, de toute façon. Donc personne ne sait ce qu'il pense, ni ce qu'il va faire. L’important c’est de répondre à la seule question : “Peut-il, techniquement parlant, le faire ?” Et là, nous avons tous la réponse : oui. Regarder les choses en face est toujours la meilleure solution dans les cas difficilesAlors bien sûr, ça met mal à l’aise. Et à ce stade, toutes les personnes de bonne volonté peuvent se mettre d’accord sur le fait qu’il paraît raisonnable d’éviter de jeter de l’huile sur le feu. Notre marge d’action s’arrête là. Nous ne pouvons pas décider pour Poutine. Nous n’atteindrons pas le risque zéro. Mais, éviter de mettre de l’huile sur le feu, ce n’est déjà pas mal : Nous pouvons agir pour, au moins, ne pas contribuer activement à augmenter le risque d’apocalypse. Prendre toutes les mesures nécessaires pour diminuer la probabilité le plus possible. Nous pouvons, en particulier, éviter de faire les imbéciles, et de nous comporter comme des gamins immatures. Nous pouvons agir en adultes, en écoutant tout simplement ce que dit Poutine, sans déclarer par avance qu’il ne mettra pas ses menaces à exécution. Parce que nous n’en savons rien. Et que, connaissant le profil du bonhomme, il est capable de tout. Je ne dis pas qu’il faut “approuver” Poutine, ni croire sur parole tout ce qu’il dit, et encore moins le soutenir. De nombreux informaticiens de la Silicon Valley, dont Bill Gates et Elon Musk, s’inquiètent même d’un danger dont ils disent qu’il est pire que la menace nucléaire : l’intelligence artificielle qui, selon eux va bientôt échapper à l’homme, et l’avènement du règne des robots, comme dans Terminator… Ajoutons à cela que les armes “conventionnelles” modernes sont tellement puissantes, déjà, qu’elles peuvent faire pratiquement autant de dégâts que les armes nucléaires. Les grandes armées du monde disposent de tous les moyens nécessaires pour ravager le monde, si l’ordre leur en était donné, sans faire exploser la moindre bombe atomique… Tout cela pour dire que la menace de la mort, quoi qu’il arrive, flotte déjà au-dessus de nos têtes en permanence. De ce point de vue, il n’y a rien de nouveau sous le soleil depuis que le monde est monde. Mais de la même façon, depuis que le monde est monde, les personnes qui souhaitent vivre doivent aussi se montrer raisonnables, et éviter d’aller exprès se jeter dans la gueule du loup. On ne va pas s'amuser à titiller le grizzli dans sa tanière. Mowgli évite d’aller provoquer le tigre Shere Khan qui, par ailleurs, est tiraillé par la faim et rêve de chair humaine… C’est ce qu’on appelle la sagesse, la prudence. A votre santé, JM Dupuis |
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