12 Juillet 2013
L’écho-cœlioscopie, utile au dépistage de la lithiase vésiculaire chez les patients obèses
L’obésité favorise la survenue de lithiase biliaire (LB). De plus, le court-circuit gastrique (CCG), traitement chirurgical de l’obésité morbide, est lui-même un facteur de LB, avec un risque majoré de cholécystites aiguës, lithiase cholédocienne, pancréatites biliaires, etc.
Pour arriver au diagnostic de LB, les auteurs américains ont eu l’idée de comparer les performances de l’échographie abdominale (EA) préopératoire, limitées du fait de l’épaisseur du tissu adipeux, qui éloigne la vésicule de la paroi, et celles de l’échographie réalisée sous cœlioscopie (EC) peropératoire.
Ils ont donc opéré par CCG, 253 obèses (192 femmes) non cholécystectomisés entre 2004 et 2010, qui tous avaient eu dans le mois précédant l’intervention une EA, dont le chirurgien ignorait les conclusions. Lors de l’EC, ils ont introduit la sonde échographique par le trocart ombilical ou par celui de l’hypochondre droit, elle a été posée sur le fond, le corps, le col de la vésicule et le ligament hépato-duodénal (pour évaluer la voie biliaire principale). On a ainsi pu définir la présence de LB, mais aussi de boue biliaire (sludge), de polypes et le diamètre de la voie biliaire. Les auteurs n’ont enlevé aucune vésicule dans le même temps opératoire, mais ont prescrit aux porteurs de LB un traitement médical et des contrôles par EA trimestriels (LB) ou annuels (polypes).
L’EC n’a prolongé en moyenne le temps opératoire que de 4 mn. Les données sur le calibre de la voie biliaire principale ont été similaires avec l’EA ou l’EC. Les 2 techniques ont détecté le même nombre de LB ; en revanche, 14 % des vésicules considérées comme normales en EA ont été étiquetées porteuses de boue et/ou de polypes en EC. Cette dernière n’a entraîné aucune complication.
La sensibilité et la spécificité de l’EC, si on regarde l’EA comme l’étalon-or de la détection d’anomalies biliaires, ont été de 97 et 90 % pour la LB, de 85 et 83 % pour les polypes, et de 77 et 89 % toutes pathologies biliaires confondues.
Au total, 10 malades (4 %) ont dû subir une cholécystectomie en moyenne 27 mois après le CCG, pour cholécystite chronique ou pour LB (celle-ci étant dans les 2/3 des cas apparue après le CCG).
L’écho-cœlioscopie est donc, pour la détection des calculs biliaires, une technique équivalente à l’échographie abdominale, et représente une alternative intéressante à cette dernière au cours de la chirurgie bariatrique cœlioscopique.
Dr Jean-Fred Warlin
Kothari S N et coll. : A prospective, blinded comparison of laparoscopic ultrasound with transabdominal ultrasound for the detection of gallbladder pathology in morbidity obese patients. J Am Coll Surg., 2013; 216: 1057-1062.