4 Novembre 2014
INTERVIEW A’ LA GRANDE PHOTOGRAPHE VANESSA von ZITZEWITZ
Par Yvette Gazza-Cellario e Luigi Mattera
Vanessa von Zitzewitz est née en 1970 à Hambourg. Vanessa grandit entre les Etats Unis, la France et Monaco. Elle intègre la célèbre Ecole « Parsons School of Design » à Paris, se découvrant très tôt une aspiration artistique. Avant la fin de son cursus, Vanessa von Zitzewitz publiait son premier livre « Ombres Blanches », aux Editions du Cercle d’Art.
En effet, son mentor, Helmut Newton, qu’elle a eu le privilège de rencontrer sur son lieu d’inspiration, lui insuffla l’envie de travailler le noir et blanc, les portraits et la nudité.
Très tôt Vanessa von Zitzewitz expose son premier travail en noir et Blanc « Passage dans la Lumière », réalisé dans la tradition des maîtres photographes est édité sous la forme d’un livret de 25 photographies et s’invite à être exposé a l’Espace Paul Ricard à Paris.
Une nouvelle exposition de Portraits en noir et blanc à la Biennale italienne de la photographie à TURIN lui vaut la reconnaissance de ses pairs. Vanessa von Zitzewitz se fait rapidement connaître par l’audace de ses mises en scène et l’efficacité de réalisation de ses travaux. Cartier lui ouvre les portes du monde avec une collaboration de plusieurs années illustrée par de multiples expositions et l’édition de plusieurs ouvrages dédiés à la femme et la joaillerie dans les plus grandes capitales mondiales :
L’harmonie est la quête de toute une vie… J’ai la chance d’avoir trouvé l’équilibre entre ma Famille, mon travail et mes aspirations, et ma passion pour les chevaux. J’ai toujours été quelqu’un de positif, je crois que l’énergie on la trouve d’abord en soi.
Je suis tombée amoureuse du personnage de Pierre Legrand, en visitant pour la première fois « Leningrad » en 1989, qui est redevenue Saint Petersburg, la ville qu’il a fondé. Du haut de ses 2m03, il édifiait une ville entière, fort de ses dix-sept métiers, fort de passion à apprendre et comprendre mais doté d’une telle humilité qu’il vivait dans cette minuscule cabane en bois…que j’ai d’ailleurs visitée pendant qu’il continuait de construire une des plus fascinantes cités du monde. C’était un réformiste convaincu qui a ouvert la Russie à la modernité de l’Europe. Des affinités, aucune, en raison d’un pan de violence, mais une réelle admiration devant sa faim d’entreprendre.
Avec une immense humilité j’espère, par le biais de mon travail, offrir quelques moments de beauté et d’oubli, devant un monde de plus en plus complexe…D’ailleurs, en tant que maman d’un petit garçon de 3 ans et demi, je me sens très concernée par l’évolution négative, anxiogène et violente de notre société. Je me rends compte chaque jour à quel point élever un enfant à Monaco est réel privilège.
Je suis une passionnée tout court ! Bien sûr, ma Famille, mon fils et mon époux font de mes jours des moments délicieux et chaque soir, le moment de préparer à dîner pour eux et de le partager, reste certes un plaisir simple mais au combien précieux.
Il m’apparaît naturel que le fait de donner en mille fois plus beau que de recevoir !
Sauriez-vous vivre sans ? (sourire)
Nous sommes nous même à la fois une famille et une famille recomposée, mon époux est père de six autres enfants. Il n’est pas obsolète de croire en l’institution familiale et il est tout a fait possible de reconstruire sa vie… L’éducation, la communication et la force des sentiments sont les guides de la stabilité et les moyens pour nos enfants de construire un avenir sur des bases solides. Je ne crois pas qu’il existe un portrait – robot de la famille modèle !Ce que j’essaie de transmettre à mon petit garçon, c’est bien sûr beaucoup d’amour et l’exemplarité devant discipline et respect de l’autre.
Je voyais un livre hier en passant à l’aéroport, titré « Aucune rencontre n’arrive par hasard »… Je crois justement que le hasard n’existe pas, que nous créons nous mêmes nos propres coïncidences… Ainsi chaque moment vient construire notre histoire et façonner au fil du temps des convictions…
Il n'est pas rare que le terme "Monarchie" renvoie a une certaine désuétude... Or je crois que le modèle monégasque institué depuis 1911 a su faire ses preuves a travers le temps. Sans vouloir paraphraser le Professeur Joël-Benoît d’Onorio, je pense aussi qu’ "à Monaco, c’est la monarchie qui a sauvé la démocratie". Le système monégasque, en la personne du Prince de Monaco a toujours véhiculé un message pacificateur et régulateur dans une dynamique politique et économique absolument concernée par le progrès et les questions géopolitiques. Un système inspirant …