CANCER DU SEIN : LE NECESSAIRE DEPISTAGE !
Dr Michel-Yves
MOUROU
CIMM Monaco
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Dr Mathieu
LIBERATORE CHPG CIMM Monaco
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Février
2014
Une femme sur 8 sera confrontée dans sa vie au cancer du sein Les chances de guérison sont d'autant plus importantes que le cancer est détecté plus tôt Dans 50% des cas, le dépistage précoce les détecte alors qu'ils mesurent moins de 2 cms
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent de la femme.
Dans les années 1980, les premiers résultats des grandes études sur le dépistage ont montré une
diminution de la mortalité par cancer du sein.
Ceci a justifié la mise en place de programmes de dépistage dans de nombreux pays, et notamment à Monaco
sous l'impulsion du Pr Jean-Louis Lamarque et du Dr Michel-Yves Mourou.
Dépistage organisé et dépistage individuel ** En France, le dépistage organisé invite les femmes dont l'âge se situe entre 50 et 74 ans à se rendre gratuitement
dans un centre de dépistage. Il y aura bientôt 10 ans qu'il a été mis en place.
Le
taux de participation n'est actuellement que de 52% ce qui ne répond pas aux attentes puisque l'objectif fixé par le second plan cancer était de 65%.
A cela s'ajoutent les patientes régulièrement dépistées dans le cadre du suivi médical et gynécologique
classique. C'est ce que l'on appelle le dépistage individuel.
Au total, en France, sur les dernières années, dans la tranche d'âge concernée, 60% des femmes seulement
bénéficient d'une mammographie tous les 2 ans.
** En Principauté de Monaco, 60 % des femmes de cette tranche d'âge bénéficient d'une mammographie tous
les 2 ans dans le cadre d'un dépistage individuel. Pour augmenter ce pourcentage, un dépistage organisé va être mis en place à l'initiative du gouvernement princier.
Peut-on remettre en question l'utilité du dépistage
?
Les détracteurs du dépistage du cancer du sein argumentent sur :
-l'absence
d'impact sur la mortalité
-le surdiagnostic, c’est-à-dire la découverte par le dépistage d'un cancer non ou peu évolutif qui ne
sera pas, en fin de compte, responsable du décès de la personne
-les faux positifs qui concernent les patientes présentant une image "suspecte" et subissant des examens
complémentaires voire une biopsie alors que le résultat final sera normal
-l'importance de l'irradiation, préoccupation permanente des équipes médicales pratiquant le dépistage.
Des normes maximales sont imposées dans les recommandations et rigoureusement respectées. De plus, les avancées technologiques permettent de diminuer régulièrement les doses
administrées.
La réalité du dépistage
*La
baisse de mortalité du cancer du sein secondaire aux programmes de dépistage est comprise entre 25 et 38% selon la récente synthèse de l'Euroscreen (groupement d'épidémiologistes européens). Le dépistage est donc très utile.
*Le surdiagnostic doit être ramené à de justes proportions
Sa gravité est toute relative puisqu'il ne concerne qu'1% des cas (129 cancers latents sur 307.000 femmes de 50 ans suivies pendant 20 ans).
Comme il n'y a pas, à l'heure actuelle, d'éléments permettant de différencier un cancer non évolutif d'un
cancer évolutif, un traitement plus ou moins lourd sera donc proposé comme le préconisent les recommandations internationales.
Les progrès de la recherche devraient à l'avenir apporter une réponse à ce problème et permettre
d'adapter le traitement au degré d'agressivité de la lésion.
*Le risque de "faux positif" est également à prendre en compte.
Néanmoins, le choix entre la réalisation par excès de prudence d'un prélèvement (ou d'un examen
complémentaire) et l'attentisme qui laisse évoluer un cancer du sein ne semble pas se discuter.
Une surveillance personnalisée
Le dépistage du cancer du sein ne se limite pas à la mammographie.
La
sénologie fait intervenir différentes modalités d'imagerie(mammographie, échographie, IRM) avec la possibilité pour les équipes
médicales expertes d'adapter le protocole de surveillance à chaque patiente pour plus d'efficacité.
C'est ainsi que les femmes porteuses de prothèses mammaires, les femmes aux seins "très denses", les
patientes "à haut risque familial" verront inclure dans leur protocole de surveillance, de manière régulière, une IRM mammaire.
Conclusion
Il
est donc important de continuer à promouvoir le dépistage du cancer du sein par mammographie tous les 2 ans entre 50 et 74 ans avec le bénéfice d'une diminution de 20% au moins de
la mortalité spécifique par cancer du sein.
Bon à savoir
En
Principauté, les deux centres de dépistage du cancer du sein sont le service de Sénologie du Centre Hospitalier Princesse Grâce et le Centre d'Imagerie Médicale de Monaco. On peut
y bénéficier d'un dépistage individuel ou organisé et d'un protocole de surveillance personnalisé selon les recommandations internationales. Les toutes dernières avancées
technologiques (notamment des mammographes de dernière génération que l'on ne trouve pas encore en France à l'heure
actuelle) y permettent d'augmenter le taux de détection en diminuant l'irradiation. Ce sera l'objet d'une prochaine newsletter.
Pour en savoir plus Association le cancer
du sein, parlons-en Institut National du Cancer : dépistage du cancer du
sein Association Pink Ribbon Les impatientes : le premier
réseau de femmes atteintes du cancer du sein
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